Attentats du vendredi en France | |
À gauche, et de haut en bas : recueillement à La Belle Équipe, forces d'intervention à Saint-Denis, véhicules de police devant le Bataclan, recueillement place de la République. À droite, et de haut en bas : illumination tricolore de la tour Eiffel, devise de Paris : Fluctuat nec mergitur. | |
Première attaque | |
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Localisation | Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) |
Cible | Abords du Stade de France (3 explosions) |
Coordonnées | 48° 55′ 28″ nord, 2° 21′ 36″ est |
Deuxième attaque | |
Localisation | Paris 10e |
Cible | Restaurant Le Petit Cambodge et bistrot Le Carillon |
Coordonnées | 48° 52′ 18″ nord, 2° 22′ 04″ est |
Troisième attaque | |
Localisation | Paris 11e |
Cible | Brasserie Café Bonne Bière et restaurant Casa Nostra |
Coordonnées | 48° 52′ 07″ nord, 2° 22′ 06″ est |
Quatrième attaque | |
Localisation | Paris 11e |
Cible | Bataclan |
Coordonnées | 48° 51′ 48″ nord, 2° 22′ 13″ est |
Cinquième attaque | |
Localisation | Paris 11e |
Cible | Bar La Belle Équipe |
Coordonnées | 48° 51′ 14″ nord, 2° 22′ 55″ est |
Sixième attaque | |
Localisation | Paris 11e |
Cible | Bistrot-restaurant Comptoir Voltaire |
Coordonnées | 48° 51′ 01″ nord, 2° 23′ 35″ est |
Date | Du à 21 h 16 au à 0 h 58 (UTC+1) |
Type | Attentats-suicides, fusillades, prises d’otages, tueries de masse |
Armes | Fusils d'assaut Kalachnikov, ceintures et gilets d'explosifs comportant du TATP[1] |
Morts | 130 ou 132[2] (et 7 terroristes) : - Abords du Stade de France : 1 (et 3 terroristes) |
Blessés | 413 (dont 99 grièvement) |
Participants | 9 |
Organisations | État islamique |
Mouvance | Terrorisme islamiste |
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Les attentats du vendredi 13 novembre 2015 en France, revendiqués par l'organisation terroriste État islamique (Daech), sont une série de fusillades et d'attaques-suicides islamistes perpétrées dans la soirée à Paris et dans sa périphérie par trois commandos distincts. Le bilan des victimes fait état de 130 morts et de 413 blessés hospitalisés, dont 99 en situation d'urgence absolue. Ces attentats sont les plus meurtriers perpétrés en France et les deuxièmes en Europe (hors attentats aériens), après les 191 morts des attentats de Madrid du 11 mars 2004, ou troisièmes si l’on prend en compte les 143 morts de l'attentat du Crocus City Hall à Moscou.
Une première attaque a lieu à Saint-Denis, aux abords du Stade de France, où se joue un match amical de football France-Allemagne Le personnel de sécurité leur refusant de pénétrer dans l'enceinte du stade, trois terroristes se font exploser dans ce qui constitue les tout premiers attentats-suicides en France. D'autres attaques ont ensuite lieu à Paris, dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements, où trois individus mitraillent des terrasses de cafés et de restaurants. L'attaque la plus longue et la plus meurtrière, comptant 90 morts, a lieu dans la salle de spectacle du Bataclan (également dans le 11e), où environ 1 500 personnes assistent au concert du groupe américain de rock Eagles of Death Metal et où trois autres djihadistes ouvrent le feu sur le public, avant qu'un assaut des forces de l'ordre y mette fin et tue les terroristes.
« C'est un acte de guerre commis par une armée terroriste, Daech », déclare le président François Hollande la nuit des attentats. La gravité de la situation est telle que le gouvernement décrète l'état d'urgence sur tout le territoire national, une première depuis le putsch d'Alger de 1958. La police et la gendarmerie effectuent de nombreux contrôles dans tout le pays pour traquer les criminels en fuite et prévenir de futures attaques, tandis que le président de la République rencontre tour à tour les grands dirigeants mondiaux afin de tenter de mettre sur pied une coalition élargie pour « détruire Daech » dans ses fiefs de Syrie et d'Irak. Le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, qui selon les autorités françaises joue un « rôle déterminant » dans l'organisation de ces attentats, est tué en même temps que deux complices le , lors d'un assaut donné par les forces de police à Saint-Denis. À la suite de ces attentats liés à la Belgique, les autorités belges placent l'agglomération bruxelloise en état de siège du 21 au , craignant des attaques imminentes. L'unique survivant des commandos responsables de ces attaques, Salah Abdeslam, est capturé par la police belge dans la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean le , après quatre mois de fuite.
La même cellule terroriste franco-belge, constituée autour d'Abdelhamid Abaaoud et dirigée depuis Raqqa, coordonne les attentats déjoués à Verviers en janvier 2015, la tentative d'attentat du train Thalys le 21 août 2015 et les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Ces attentats s'inscrivent ainsi dans une campagne de Daech visant à multiplier les attaques en Europe, son porte-parole al-Adnani ayant appelé dès septembre 2014 à viser plus particulièrement la France. Présentés comme une vengeance vis-à-vis des frappes aériennes de la coalition internationale, les attentats viseraient aussi un but stratégique fixé par Abou Moussab al-Souri, à savoir provoquer des affrontements communautaires et une montée du racisme en Europe, afin de favoriser le recrutement de djihadistes pour l'organisation.
Dix-huit accusés sont jugés à Paris à partir du 8 septembre 2021. Le 2022, la plus grande audience criminelle jamais organisée en France livre son verdict. Les vingt peines vont de deux ans de prison à la perpétuité incompressible, cette dernière est appliquée à Salah Abdeslam ainsi que cinq terroristes présumés morts.